Jeux paralympiques 2024 : en cyclisme, l’équipe de France assure pouvoir « gagner plus de vingt médailles »

Depuis 2018, Laurent Thirionet est manageur de l’équipe de France de paracyclisme. Amputé d’une jambe à l’âge de 23 ans à la suite d’un accident de moto, il a participé aux Jeux paralympiques de Sydney (2000), Athènes (2004), Pékin (2008) et Londres (2012), où il a gagné sept médailles, dont deux en or.
Cet ancien architecte à la communauté urbaine de Dunkerque revient sur le bilan des Bleues et des Bleus, qui ont remporté sept médailles, dont trois en or, sur la piste du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines), du 29 août au 1er septembre.
Il est tout à fait identique à ce que l’on avait prévu. Globalement, c’est un beau bilan. Les épreuves sur lesquelles nous n’avons pas de médailles étaient prévues. C’était soit pour se dégourdir les jambes, soit pour patienter, soit pour tester les machines. C’est donc très satisfaisant, même s’il y a quelques déceptions. Notamment notre tandem féminin qui n’a pas pu concourir dimanche, classé hors course pour un incident.
Au bout de 30 mètres, Elise [Delzenne] et Anne-Sophie [Centis] ont été éliminées. C’est très frustrant, horrible même. Anne-Sophie a déchaussé et la communication entre les deux s’est mal faite. Elise a pensé qu’il y avait un problème mécanique, comme une roue mal serrée ou un pédalier défectueux. Elle a paniqué et s’est mise à rouler sur la partie grise de la piste. Quand vous mettez les deux roues là-dessus, c’est coup de pistolet et disqualification. Si, à ce moment-là, vous n’avez pas de bris de matériel, vous ne repartez pas.
Elles auraient pu aller chercher une médaille de bronze sans problème. J’espère qu’elles vont se remobiliser avec les épreuves sur route et qu’elles seront bien énervées au départ pour nous montrer de belles choses.
Cela fait un moment que nous parlons de cette vitesse par équipe, mais nous avons eu du mal à mobiliser nos athlètes sur cette épreuve. Nous avons été battus par trois équipes dont c’est la spécialité. Et qui ont pris le temps de la préparer. Nous, nous disposons de plus de rouleurs que de sprinteurs. Donc, la logique est respectée.
Si Dorian avait été là, on ne l’aurait pas préparée beaucoup plus. Parce que les coureurs n’étaient pas forcément disponibles en même temps. Pour participer à cette épreuve, il faut être présent dans les mêmes stages et nous avons eu du mal à mobiliser nos athlètes.
En nombre de victoires, nous allons faire un carton. Vous allez voir certains jours deux ou trois médailles d’or.
Nous allons tenir notre objectif. Si je vous dis que nous allons gagner plus de vingt médailles, nous allons le faire, car les planètes vont s’aligner. C’est certain. Si nous faisons moins, cela signifiera cependant que nous aurons loupé nos Jeux. Mais si nous avons trois crevaisons, quatre chutes et une épidémie de gastro dans l’équipe, forcément cela sera difficile.
Pierre Lepidi
Contribuer